Lien Mars/Avril 2018

DU DROIT DU PORT D’ARME, A LA GRACE DE LA NONVIOLENCE

A l’heure où j’écris ces lignes, viennent à mes oreilles des
nouvelles d’outre-Atlantique, où un énième massacre à l’arme à
feu vient de décimer 17 personnes. Et toujours ce même
étonnement, l’absence de remise en question du quasi libre accès
aux armes à feu. Chaque nation est souveraine dans ses choix de
politique intérieure, il ne m’appartient pas de prodiguer quelque
leçon de morale civile… Par contre, ces arguments qui consistent
à revendiquer le droit à une légitime défense pour posséder des
armes, me questionnent sur mon rapport à cette violence qui
serait « légitime ». Une violence dite défensive, voire même
préventive (certains états ne s’accordent-ils pas le droit à des
« frappes préventives » ?). Cette question est délicate. Il serait
invraisemblable de contester le droit à quiconque de se
défendre. L’instinct de survie est non seulement naturel mais
légitime aussi. Quand on me frappe, je me défends, quoi de plus
normal ? Pour autant, une violence légitime entraîne toujours la
nature humaine vers une transgression de cette légitimité. Du
besoin de se défendre à l’envie de punir, de « faire passer

l’envie », la question n’est plus de se protéger, mais de détruire
l’autre. La Bible fait preuve de sagesse quand l’exprime la loi du
Talion, le fameux œil pour œil, dent pour dent. Loin d’être une
apologie de la violence, elle la canalise au contraire. Finalement,
la justice ne peut que rétablir une égalité, et non laisser libre
cours à une vengeance. Le besoin de vengeance nous pousse à
aller bien au-delà de la seule frontière de la protection ou de la
réparation. Au-delà du désir de justice, il veut condamner l’autre
et l’anéantir. Le désir de vengeance appartient à un instinct quasi
animalier et brutal de la nature humaine. A l’opposé de ce désir,
je citais il y a quelques temps dans une prédication le Psaume 73
qui fait l’éloge de l’homme de la foi qui refuse de se faire justice
lui-même mais attend que le Seigneur le rétablisse dans son
droit. Exhortation impossible à tenir lorsqu’on se trouve en
situation de danger. Encore une fois, l’instinct de survie, même
violent, me semble légitime. Néanmoins, le psaume nous rappelle,
qu’au-delà cette volonté de vivre, la justice parfaite ne nous
appartient pas, elle relève de l’autorité d’un autre que soi. Parce
qu’elle nous dépasse, parce que complexe peut-être, délicate,
subjective, elle ne peut être passionnelle, impulsive, réactive.
Toute justice ne peut s’exercer qu’avec recul, sagesse et sang
froid.
Le fou qui tire sur une foule ne cherche pas à se venger de qui
que ce soit. Il est asservi à une violence démoniaque que réfute
toute logique. Pour autant il manifeste la nature humaine qui
entend dépasser toutes limites, les limites de la civilisation pour
laisser libre cours à la brutalité animalière et à la jouissance
sadique qu’elle procure. Il nous montre jusqu’où peut aller la
nature humaine pécheresse et affranchie de toute Loi. Tous les
hommes ne sont pas fous, mais, assurément, l’arme autorise la
folie à se libérer. A l’opposé, la logique évangélique désarme
l’humain en même qu’il le transforme. Les hommes qui voulaient
lapider la femme adultère, confondus par le Seigneur laisse
tomber leurs pierres. C’est en lâchant la pierre de la
condamnation et de la violence que l’humain s’humanise devant
Dieu. Il est évident que toute société voulant s’humaniser doit
faire l’expérience de ce renoncer et l’imposer par sa loi. Mais
voilà un programme bien exigeant, le renoncement à une forme
de puissance qui se veut pourtant rassurante.
Pasteur Xavier Langlois


Dans nos familles :
Nous partageons la peine de la famille NILSSON, lors du dé-
cès de Mme Annie NILSSON le 28 janvier 2018. Les obsèques
ont eu lieu dans l’intimité familiale.
C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que nous avons
appris le décès le 15 janvier à Madagascar de Jo Mottet, secrétaire
du CP de l’église de Sedan et qui venait régulièrement
au temple à Charleville. Nous partageons la peine de sa famille.


Clin d’œil biblique :… Un larron(le « bon » comme le
« mauvais »…) Pour le savoir : à vos Bibles!

Réponse des mois de février – mars: la colombe: le livre de la
Genèse, aux chapitres 6/9, 7, 8/8 et suivants, raconte un
épisode fameux, celui du Déluge : « Seul parmi ses
contemporains, Noé était un homme droit, fidèle à Dieu, il vivait
en communion avec Dieu. Mais, aux yeux de Dieu, l’humanité
était pourrie : partout ce n’était que violence…Dieu dit à Noé :
j’ai décidé d’en finir avec tous les humains. Par leur faute, le
monde est en effet rempli de violence : je vais les supprimer de
la terre…Construis-toi une arche (en réalité une « boîte » =
« arca » en latin, parallélépipède aux dimensions voulues, bien sûr,
pour embarquer la famille de Noé et un couple de chaque
espèce créée par Dieu!).
Puis tombent des pluies « diluviennes » pendant quarante jourssymbole
depuis lors dans la Bible, d’un temps d’épreuve et de
révélation- la terre fut noyée : « tout ce qui possédait un
souffle de vie mourut »(v.22) » Le niveau de l’eau resta haut
pendant cent cinquante jours sur la terre »(v.24) « Puis Dieu fit
souffler un vent sur la terre et le niveau de l’eau commença à
baisser…Les vannes du ciel se fermèrent »(8/1-2).
Au bout de quarante jours Noé envoya un corbeau en éclaireur,
qui revint, n’ayant trouvé où se poser, puis une colombe. Après
une première-et vaine-tentative, elle revint, « tenant dans son
bec une jeune feuille d’olivier », signe que le niveau de l’eau
avait baissé; au troisième envol, elle ne revint pas…
Un texte très beau, riche de symboles : une feuille toute
nouvelle, signe que Dieu fait une alliance nouvelle avec
l’humanité, à laquelle est donnée la possibilité d’habiter la
terre dans la paix, frêle feuillage dans sa nouveauté : la paix
est fragile ! – (il faut deux tentatives à la colombe !). La
colombe et la branche d’olivier sont devenus l’emblème de
l’Organisation des Nations Unies(O.N.U.), qui devait-en
principe! faire régner la paix entre les peuples…. Dans le
langage politique, les « colombes » sont les partisans d’une paix
précieuse, opposés aux « faucons » (image non biblique)
représentant la force brutale.
Colette Dantu


Il y a bientôt un an, le conseil presbytéral m’a confié le service
des visites auprès des anciens de la paroisse.
Ces visites régulières se font toujours après l’accord de la
personne visitée.
C’est un temps d’échange qui est l’occasion de « papoter », de
recevoir des nouvelles de la paroisse… Mais aussi un temps de
partage spirituel.
J’ai toujours reçu un accueil chaleureux, vécu des moments
précieux. Et lorsque nous nous quittons c’est pour nous revoir
bientôt.
Pour les paroissiens qui ne peuvent plus venir à notre rencontre,
pour quelque raison que ce soit, c’est à nous d’aller
vers eux.
Les personnes désireuses de recevoir ma visite peuvent contacter
la paroisse 03.24.33.22.92
A toutes les personnes visitées je dis « merci de votre confiance! ».
Cette confiance ne serait pas sans l’assurance de la confidentialité.
Josette Renaud