Lien Janvier/Février 2018

VOEU DE PAIX pour 2018

« C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne.
Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ne soyez pas
inquiets, ne soyez pas effrayés. » (Jean 14,27)
Nous voici entrés dans l’année 2018 qui sera certainement riche
en commémorations puisqu’elle correspond au centenaire de la fin
de la première guerre mondiale avec l’armistice du 11 novembre.
On peut mettre fin à une guerre en étant victorieux et cependant
ne pas réussir ultérieurement la paix. Ainsi, le traité de paix de
Versailles signé en 1919 entre les alliés et l’Allemagne au lieu de
créer les conditions favorables à la réconciliation des peuples a
cultivé l’amertume des vaincus, la division des vainqueurs et
l’impuissance de la Société des Nations, favorisant ainsi
l’émergence du nazisme et le déclenchement du deuxième conflit
mondial. Gagner une victoire est une chose, obtenir la paix en est
une autre.
Cette leçon de l’histoire souvent vérifiée me rappelle qu’il en va

de même dans notre vie spirituelle. Jésus a remporté pour nous
une victoire sur le péché et sur la mort. Il nous laisse sa paix et
quelle paix, afin que nous soyons des artisans de paix. Et cela ne
va pas de soi.
Sur la tête du Prince de la paix ne repose pas une couronne de fer
ou d’or, mais une couronne d’épines. Jusqu’à la croix Jésus prend
soin de dire et de répéter qu’il est venu accomplir la volonté de
son Père.
Cette paix qu’il nous offre est le le résultat de son obéissance au
Père. Nous partagerons cette paix en entrant avec reconnaissance
et en persévérant humblement à notre tour dans ce mouvement
d’obéissance joyeuse au Père. Cela ne va pas sans difficultés
concrètes, parfois redoutables pour chacun de nous. Voilà
pourquoi Jésus dit : «ne soyez pas inquiets, ne soyez pas
effrayés ».
C’est la paix pour les malades, pour les pauvres, pour les pécheurs,
pour les méprisés, … pour tous ! Car nous sommes tous malades,
pauvres, pécheurs et méprisés.
Les disciples de Jésus ne reçoivent pas cette paix pour en jouir
égoïstement, mais pour la partager dans le monde, pour la vivre et
ainsi la propager au milieu des épreuves de la vie.
Alors, en 2018 : « Que la paix du Seigneur qui dépasse tout ce que
l’on peut imaginer, garde votre cœur et vos pensées en communion
avec Jésus-Christ ». (Ph 4,7)
Pour l’équipe pastorale Marne-Ardennes,
Pascal Geoffroy


Rétrospective
26 au 28 octobre 2017 Strasbourg accueillait « protestants en
fête » pour les 500 ans de la réforme.
500 ans, à notre échelle c’est beaucoup. Et pourtant cette vieille
dame qu’est la réforme se porte plutôt bien ! Il suffisait de
déambuler dans les rues Strasbourg pour en être convaincu. Le
village des fraternités fréquenté par des protestants, des
chrétiens, des croyants et non croyants, des jeunes et des moins
jeunes a vu passer des milliers de personnes. Chacun a pu trouver
ce qu’il cherchait et même ce qu’il n’était pas venu chercher.
De nombreuses activités : expositions (murmure des psaumes, la
bible…), conférences (Luther, la minorité protestante…) des
spectacles, concerts.
Les temples étaient ouverts pour des temps de méditation. Des
offices y étaient célébrés avec les diaconesses et les frères de
Taizé.
Les jeunes venus nombreux communiquaient à tous leur joie.
La fraternité est encore le mot clé du culte au Zénith avec le récit
de Caïn et Abel « qu’as-tu fait de ton frère ». Des moments
émouvants comme la lecture en braille de l’Evangile de Jean par
un non-voyant, le témoignage de 2 syriens accueillis dans une
famille protestante.
500 ans à l’échelle biblique c’est peu alors toute espérance est
possible.
Un week-end de remise en forme chrétienne à entretenir.
JB


Clin d’œil biblique : D’où vient le symbole de la colombe? Pour le savoir…à
vos Bibles !

Réponse des mois de novembre-décembre : Noël vient du latin Natalis
[Dies] = le jour de la naissance de Jésus : les premiers chrétiens ne fêtaient
pas sa naissance, mais se réunissaient chaque dimanche (premier jour de la
semaine) pour se souvenir de sa mort et fêter sa résurrection : pendant
trois siècles, la seule fête chrétienne fut celle de Pâques.
La Rome païenne (en particulier le culte de Mithra) célébrait la fête du
« Soleil invaincu »-pour que la lumière revienne- et les Saturnales-en l’honneur
de Saturne, dieu des semailles, aux alentours du solstice d’hiver : on
accrochait des branches de laurier-toujours vert- aux portes des maisons
et l’on s’offrait des cadeaux. Pour combattre cette fête païenne très populaire,
l’empereur romain Constantin (306-334) converti au christianisme,
imposa-non sans résistance- le 25 décembre, Noël, comme jour de la naissance
de Jésus, ce qui convient parfaitement pour saluer la naissance de
celui qui apporte lumière et renouveau dans le monde !
En Orient apparaît dès le deuxième siècle la fête de l’EPIPHANIE (en
grec : apparition [de Jésus dans le monde], le 6 janvier, pour célébrer le
baptême de Jésus et sa manifestation aux Hommes ; plus tard, on célébrera
en même temps sa naissance.
Au Moyen-Age ,on donne des représentations de la Nativité sur le parvis
ou dans les églises, et vers le 15ème siècle apparaissent les premières
crèches ; celles-ci représentent la mangeoire de l’auberge où -selon l’évangile
de Luc, fut déposé l’enfant Jésus ; crèche vivante ou non, qui, au fur
et à mesure pendant l’Avent (adventum = arrivée [de Jésus]) se remplit de
multiples personnages-les santons (« petits saints »), venus de Provence, bergers,
artisans, âne, bœuf, moutons, en attendant les mages venus d’Orient
le 6 janvier (= l’Epiphanie).
Au 16ème siècle, les Réformateurs réagissent contre les excès des fêtes
de Noël et pendant quelques années celle-ci n’est plus célébrée (en particulier
les marchés de Noël en Alsace, jugés-déjà trop commerciaux, et qui,
un peu plus tard deviendront le CHRISTELKINDMARKT, les marchés de
l’Enfant Jésus.)
En 1605, le premier sapin est dressé à Strasbourg, choisi aussi de préfé-
rence par les protestants allemands pour remplacer la crèche. En France, il
est introduit en 1840 par une princesse allemande, belle-fille du roi LouisPhilippe
: il trône devant le palais des Tuileries, illuminé de bougies et surmonté
de l’étoile de Bethléem et la tradition se répand très vite dans tout
le pays. De toute façon, les chrétiens s’étaient très tôt approprié le symbole
du sapin toujours vert, image du renouveau, que les traditions païennes
nordiques connaissaient déjà. De même, la couronne de l’Avent, tressée de
branches de sapin, fut imaginée par un pasteur allemand au 16ème siècle :
piquée de quatre bougies que l’on allume dimanche après dimanche, elle
évoque le soleil (tradition païenne !) mais aussi la lumière de l’espérance, la
couronne d’épines du Vendredi Saint, et le retour du Christ. En Provence,
on fait germer des lentilles dans du coton humide : leurs tiges seront dé-
posées dans la crèche comme symbole de vie. De même, les treize desserts
(dont fruits, amandes, nougats, fougasse…) représentent Jésus et ses disciples
; la bûche-une vraie ! – brûlait dans la cheminée, arrosée d’eau bénite,
pour que la récolte soit abondante ; elle a été remplacée au début du 20ème
siècle par le traditionnel gâteau, que l’on mange au Réveillon : ce repas tardif
était -surtout autrefois- partagé au retour de la messe de minuit, avec
la dinde ou l’oie, tradition venue des pays anglo-saxons.
Et le Père Noël ? Il a détrôné-un temps seulement Saint Nicolas, évêque de
Myre (en Turquie actuelle) au 4ème siècle : depuis le 17ème siècle, il apporte
les cadeaux aux enfants d’Europe du Nord, le 6 décembre ; après la
guerre de 1870, il arrive dans l’Est de la France grâce aux émigrés alsaciens-lorrains.
Le Père Noël naît aux USA en 1822 : Saint Nicolas est rebaptisé Santa
Claus, puis Père Noël, habillé d’un vêtement et d’un bonnet rouges ; son âne
est remplacé par un traîneau, et sa crosse d’évêque par un sucre d’orge !
et on l’installe au pôle Nord ! Mais c’est la firme Coca-Cola, en 1931, qui lui
donne son image mondialement connue et qui l’exporte en Europe après la
2ème guerre mondiale !
Certes, chaque famille a ses rites pour célébrer la fête ; beaucoup de personnes
qui fêtent Noël aussi, en ont oublié l’origine ou le sens : cela devient
« la fête des familles » ou « des enfants » !
Et – laïcité bien mal comprise ! – on en arrive à ne plus souhaiter » Bon Noël ! »
mais « bonnes fêtes de fin d’année ! »
Au delà du folklore, et d’une exploitation commerciale excessive, essayons
de célébrer la lumière venue dans ce monde, de fêter cette naissance
comme une espérance : que le Christ vienne éclairer notre vie, qu’il vienne
en notre coeur comme il est venu en Palestine au 1er siècle !
Colette Dantu