Lien Décembre 2018 à Mars 2019

Édito :

A l’heure où vous lirez cet édito, nous serons à quelques jours
de notre fête de paroisse. Le culte, la fête, la vente, le
repas, les rencontres, les échanges … les mots ne manquent
pas pour décrire cette journée attendue par tous. Mais, n’y
aurait-il pas trop de mots, trop de pensées, trop de désirs,
pour entrer dans le temps de l’Avent. Car notre fête
coïncide, presque, avec l’entrée de l’Eglise dans le temps de
l’Avent. Or ce temps liturgique est l’attente de ce que
l’homme ne peut se donner à lui même : la venue de Dieu en
Jésus-Christ. Les écritures parlent même d’une naissance
miraculeuse. Les plus sceptiques sourient, l’homme de foi
comprend ce que l’écriture lui dit : Dieu vient de lui-même,
la volonté de l’homme n’est pas requise, cette irruption du
divin au milieu de l’humain est pure gratuité, pure grâce. La
bonne posture pour se préparer à Noël est celle d’une
pauvreté intérieure, une clairvoyance propre à accepter
l’idée que le vrai bonheur on le reçoit toujours d’un autre et
d’une façon inattendue. Noël, c’est l’essentiel que je ne peux
me donner à moi-même. Voilà qui est bien loin de ce que nous
allons vivre, ce n’est pas bien grave, au contraire même, car
il est heureux que nous puissions nous réjouir ensemble. Ce
n’est pas grave, pour autant que, dans l’euphorie générale,
nous gardions cette simplicité de cœur propre à désirer ce
qui nous échappe, à regarder ailleurs, à celui qui vient.

Pasteur Xavier Langlois

Noël ou la théologie de l’incarnation par Colette Dantu

Bientôt nous croyants – et bien d’autres encore tant la fête
s’est banalisée célèbrerons Noël, et, à nouveau, nous nous
émerveillerons avec les enfants, en relisant les évangiles de
la Nativité : l’ange qui annonce aux bergers « une bonne
nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : pour vous est
né un sauveur, c’est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe
qui vous le fera reconnaître : vous trouverez un petit enfant
enveloppé de langes et couché dans une mangeoire ». (Luc
2/10-12) C’est là tout le génie de deux évangiles – Matthieu
et Luc – de présenter non pas un Messie attendu dans la
manifestation de sa toute-puissance, mais dans la proximité
d’une vie ordinaire. Comment, alors, dire l’essentiel à propos
de Jésus, le Fils de l’homme, ainsi qu’il se désigne souvent
lui-même dans les évangiles? Je me réfère à l’épisode de son
baptême par Jean, dans le Jourdain : »Une voix se fit
entendre du ciel : tu es mon fils bien-aimé, je mets en toi
toute ma joie. »(Marc1/9) Ou bien encore la question que
Jésus pose à ses disciples : « Qui dîtes-vous que je suis? » – un
grand prophète, un envoyé de Dieu? Réponse de Pierre : Tu
es le Messie, le Fils du Dieu vivant! » (Mat16/16) Cette
question semble attendre de ses disciples, – de nous – encore
autre chose, une déclaration plus personnelle : qui suis-je
pour toi aujourd’hui ? Il est celui qui me fait vivre, celui qui,
bien au-delà des formules doctrinales, m’invite à partager
une parole de vie avec tous les Hommes, là où se déroule la
vie, au niveau social, associatif, politique ou syndical ; Jésus
lit dans le Temple le rouleau d’Esaïe « L’Esprit du Seigneur
est sur moi, parce qu’il m’a oint pour guérir ceux qui ont le
cœur brisé, pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, aux
captifs la délivrance […] pour renvoyer libres les opprimés,
pour proclamer une année de grâce du Seigneur » ; et Jésus
conclut : « Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture est
accomplie! ».
Oui, les paroles et les actes de Jésus s’inscrivent totalement
dans le projet de Dieu pour l’humanité, oui, la Parole de Dieu
s’est véritablement incarnée en Jésus, le Fils bien-aimé de
Dieu.

Questions éthiques : la PMA en question par Colette Vaudrey

A l’heure où les projets de Loi sur la PMA, et les discours
divers et variés qui les accompagnent, sont en réflexion, il
nous a paru bon de clarifier la question afin que chacun
puisse, en toute intelligence, suivre ces débats.
La fécondation résulte de la rencontre de 2 gamètes, l’ovule
libéré par l’ovocyte chez la femme, le spermatozoïde chez
l’homme. Cette fécondation se fait dans la trompe, l’œuf
vient ensuite se nider dans la muqueuse utérine préparée par
les hormones naturelles, à le recevoir.
La procréation médicalement assistée (PMA) recouvre un
ensemble de techniques conçues par le corps médical,
organisées par le législateur pour répondre aux infertilités
des couples qui révèlent des dysfonctionnements organiques.
Les dysfonctionnements recensent ou la production des
gamètes (ovulation et spermatogenèse) ou des problèmes
morphologiques plus ou moins évidents comme l’absence
d’ovaires, d’utérus ou de testicules.
Les gamètes sont prélevés alors chez des « donneurs »,
prélèvements d’ovocytes chez les femmes après traitement
par les gonadotrophines (hormones hypophysaires
stimulantes) ou sperme chez l’homme.Ces gamètes vont
permettre une fécondation in vitro avant un transfert de
l’œuf ou embryon au niveau de l’utérus.
Les dons de gamètes en France sont très encadrés,
anonymes et gratuits. Aucun lien de filiation ne peut être
établi entre l’auteur du don et l’enfant issu de la PMA. Legrand prophète, un envoyé de Dieu? Réponse de Pierre : Tu
es le Messie, le Fils du Dieu vivant! » (Mat16/16) Cette
question semble attendre de ses disciples, – de nous – encore
autre chose, une déclaration plus personnelle : qui suis-je
pour toi aujourd’hui ? Il est celui qui me fait vivre, celui qui,
bien au-delà des formules doctrinales, m’invite à partager
une parole de vie avec tous les  CECOS (Centres d’étude et de
conservation du sperme humain) essaie
de respecter les critères morphologiques des
parents avant l’insémination et limite le nombre
d’inséminations avec le même sperme. Le recueil des
gamètes, et leur utilisation, permet la procréation des
couples stériles mais aussi une auto conservation en cas de
maladie ou de traitement stérilisant (radiothérapie ou
chimiothérapie). Le « tri » est possible en cas de maladie
génétique connue transmissible. Ce sont toujours des
techniques lourdes, onéreuses dont les résultats peuvent
être décevants : le résultat des FIV (fécondation in vitro)
ne dépassent pas 20 % de positivité.
La PMA est autorisée en France pour pallier à l’infertilité
d’un couple hétérosexuel vivant et en âge de procréer : la
conception in vitro est réalisée avec des gamètes : ovules ou
spermatozoïdes provenant d’au moins un des 2 membres du
couple. Sont autorisés également la conservation des
gamètes, des tissus germinaux et des embryons ainsi que le
transfert et l’insémination artificielle. Les demandes
sociétales poussent le législateur à modifier les règles
françaises trop strictes pour certains :
 – Anonymat du don.
 – Conservation des ovocytes pour des femmes qui veulent
procréer plus tard (les chances de procréation diminuent
avec l’âge).
 – Couples homosexuels.
 – Célibataires.
 – Insémination post mortem.
Se pose ainsi le problème du droit à l’enfant en toute
circonstance. Le Comité consultatif national d’éthique a
rendu un avis visant à éclairer le gouvernement en vue de la
révision des lois françaises de bioéthique. C’est un travail
collectif qui n’exprime pas un consensus (certains
participants sont réservés sur quelques propositions) mais un
avis majoritaire.
Principales propositions :
1_Le CCNE demeure favorable à l’ouverture de l’AMP
(assistance médicale à la procréation) pour les couples de
femmes et les femmes seules.
2_Le CCNE considère comme essentiel d’anticiper les
conséquences de l’ouverture de l’AMP sur la capacité des
CECOS à répondre à cette nouvelle demande en matière de
don du sperme.
3_Le CCNE demeure favorable au maintien de l’interdiction
de la gestation pour autrui.
4_Le CCNE est favorable à la possibilité de proposer, sans
l’encourager, une autoconservation ovocytaire de précaution,
à toutes les femmes qui le souhaitent après avis médical
(avec pour seules restrictions des limites d’âge minimales et
maximales).
5_Le CCNE souhaite que soit rendu possible la levée de
l’anonymat des futurs donneurs de sperme, pour les enfants
issus de ces dons. Les modalités de cette levée d’anonymat
devront être précisées et encadrées, dans les décrets
d’application, notamment en respectant le choix du donneur.
6_Le CCNE est favorable à l’ouverture de l’AMP en post
mortem, c’est-à-dire au transfert in utero d’un embryon
cryoconservé après le décès de l’homme, sous réserve d’un
accompagnement médical et psychologique de la conjointe.

Les Conférences du notre Père par Pascal Geoffroy

Le Dieu de la relation : A partir de quoi peut-on parler de
Dieu ou à Dieu ? La réponse de la Bible est simple et se
concentre sur ceci : on ne peut parler de Dieu que dans le
cadre d’une relation. Une relation de confiance et d’amour.
La spécificité de l’enseignement de Jésus est de nous
présenter Dieu comme son Père en nous permettant de nous
situer à sa suite comme ses fils et filles.
Paternité et dualité sexuelle : La paternité de Dieu
transcende la dualité sexuelle. L’Ancien Testament parle
d’un Dieu tendre et matriciel. Jean parle du « sein du Père ».
Nous n’avons pas à comprendre Dieu à partir de nos
expériences limitées et parfois difficiles, mais à partir de
ce que Jésus dit et vit.
La révélation de l’origine : considérer Dieu comme Père
nous enseigne sur notre origine, c’est à dire notre identité
véritable qui n’est pas le produit de notre histoire, mais se
découvre dans notre histoire singulière lorsque la Parole de
Dieu se déploie en nous avec ses promesses et ses
consolations.
Pr François Boespflug : La parabole du père et des deux fils dans
l’art Le 5 décembre à 15 h : salle municipale 7, rue du Lycée à
Chalons en Champagne
Philippe Meyrieu sur l’autorité parentale et l’autorité de
l’institution scolaire Le 14 janvier 2019 à l’amphi de Sciences Po,
à Reims
Charle-Eric de St Germain : « Entre crise de l’autorité et
autoritarisme où en sommes nous dans la société ? » Le 30 avril
2019 à l’amphi de Sciences Po, à Reims

Clin d’œil biblique :

Réponse du mois de novembre : par l’opération du Saint-Esprit
Deux évangiles rapportent la conception et la naissance de
Jésus : selon Matthieu (1/18) « voici comment arriva la
naissance de Jésus-Christ : Marie, sa mère, était fiancée à
Joseph ; avant leur union, elle se trouva enceinte par (le fait
de) l’Esprit Saint. »
Quant à Luc, il écrit (1/26) « l’ange Gabriel fut envoyé par
Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, chez une
vierge fiancée à un homme du nom de Joseph […] Tu vas
être enceinte, tu mettras au monde un fils et tu l’appelleras
du nom de Jésus […] Marie dit à l’ange : comment cela se
produira-t-il, puisque je n’ai pas de relation avec un
homme ? L’ange lui répondit : l’Esprit Saint viendra sur toi
et la puissance du Très-haut te couvrira comme d’une
ombre. »
Jésus, selon ces deux évangiles, vient dans le monde de
façon mystérieuse ; l’important n’est pas tant de
comprendre « COMMENT » cela se fera, mais plutôt QUI est
celui qui vient au monde, accomplissant la promesse de
Dieu : « Il sera grand, on l’appellera le fils du Dieu Très-
haut, Emmanuel, « Dieu avec nous ».
Dans la langue courante, l’expression se teinte bien souvent
d’ironie, à propos d’effets spectaculaires prétendument
obtenus sans avoir recours à des moyens naturels ou
ordinaires.

Colette Dantu